Nathan Vitu: co-créateur responsable de NOSC
On retrouve aujourd’hui Nathan, co-créateur de la marque de sport responsable NOSC. Alors qu’il était encore étudiant, Nathan imagine un modèle vestimentaire plus proche de la nature et développe, avec son associé, une marque qui « essaye de faire du respect de la planète le sport le plus pratiqué ». Partis de rien, les deux garçons apprennent peu à peu à faire fonctionner une entreprise engagée. NOSC c’est aussi l’amour des produits techniques, destinés à faciliter le quotidien des sportifs et des sportives. La marque tente donc d’aller au-delà de l’aspect responsable et local que l’on peut retrouver dans les modèles usuels de mode éthique.
Avec Nathan, nous avons discuté du monde de l’entrepreneuriat, de ses difficultés et du choix des matières destinées aux vêtements de sport qui n’est pas toujours évident à réaliser. Nous avons aussi abordé la question de la parité hommes-femmes dans les entreprises et de la façon dont les hommes peuvent être inclus dans le féminisme. Rencontre avec un homme qui a la tête sur les épaules et qui donne à chacun l’envie de se sentir bien dans ses baskets.
Quel a été ton parcours pour arriver jusqu’à la création de NOSC ?
Cela fait deux ans que nous avons créé la marque avec mon associé, Maugan. Nous avons tous les deux 24 ans le projet a démarré en parallèle de nos études. On s’est rencontrés pendant notre master en développement de projets, entreprenariat et création d’entreprise. C’est à ce moment-là qu’on a vraiment imaginé NOSC. Dès le début, j’avais envie de revenir à de meilleures bases, plus responsables.
J’ai fait du ski de fond dans la vallée de Chamonix jusqu’à mes 18 ans et j’étais tout le temps connecté à la nature. Je me rendais compte que certaines choses n’allaient pas forcément très bien. Ici, on voit la fonte des glaciers, on est spectateur du changement climatique depuis les premières loges. J’ai ensuite fait mes études dans la création d’entreprise et je me posais de plus en plus de questions. Il était évident pour moi que je souhaitais créer un modèle en accord avec la nature. Puis le concept de la marque sportive durable est venu rapidement. Voilà la jeunesse du projet. L’idée est de proposer des alternatives plus écoresponsables pour des vêtements techniques.
Peux-tu expliquer comment cela se passe-t-il pour devenir un créateur responsable de vêtements, de sport qui-plus-est ? Comment faire lorsque l’on est jeune, que l’on a vocation à créer quelque chose qui a du sens mais que l’on ne sait pas vraiment comment faire ?
C’est une très bonne question. On ne se rend pas vraiment compte de ce que notre idée implique en réalité. Souvent, on se lance sans trop savoir en se disant que l’on verra bien comment cela va se passer. Les choses se font vraiment au fur et à mesure. Je ne me suis pas vu être entrepreneur. J’ai fait le projet et petit à petit on a regardé comment financer, comment élargir la gamme etc. Cela se construit vraiment au fur et à mesure.
Je me considère seulement depuis peu comme « entrepreneur » ou « chef d’entreprise ». Jusqu’à très récemment on était plutôt sur de la création de projet. Il faut du temps pour lancer une entreprise. C’est un peu sauter dans le vide et construire son gilet de sauvetage en même temps. Sinon on ne se lance jamais. Les contraintes sont trop conséquentes si on passe beaucoup de temps à réfléchir : pas assez d’argent, trop peur, pas de formation etc. J’étais encore étudiant, mes parents sont ouvriers, je ne suis pas parti avec un fond d’investissement de départ.
C’est super intéressant car cela permet de rendre visible le fait que la fibre de l’entrepreneuriat peut aussi exister au sein d’un schéma « classique » et n’est pas réservé à un modèle de personnes.
Au début, ma famille ne comprenait pas vraiment ce que je faisais. Évidemment, l’argent facilite les démarches, c’est une réalité. Les contacts aussi. Mais ce n’est pas rédhibitoire si on ne possède pas toutes ces choses. Si on a l’envie, la motivation et la force mentale on peut arriver à créer et lancer son projet. Après ça fonctionne ou pas, mais au moins on a fait ce que l’on voulait. On a essayé, osé et sauté dans le vide. Je le conseille à tout le monde.
« Il faut du temps pour lancer une entreprise. C’est un peu sauter dans le vide et construire son gilet de sauvetage en même temps. Sinon on ne se lance jamais »
Si on revient sur cette volonté d’être le créateur d’une marque responsable. Peux-tu résumer les grosses difficultés que vous rencontrez pour les rendre visibles auprès du consommateur ?
Je vais prendre un exemple concret pour être plus précis et parlant. Si je souhaite créer un tee-shirt qui est vraiment l’emblème d’une marque et un élément de base de la garde-robe. Je décide de le faire fabriquer en France avec des matières cleans. La matière première va me coûter entre 4 et 8 euros le mètre, sachant qu’il faut environ 0,8 mètre pour la confection de ce tee-shirt. Donc il va déjà me couter 5,5/6 euros. En plus il faut ajouter 8 ou 9 euros de main d’œuvre. Cela signifie que je suis à 14/15 euros. Et encore je n’ai pas de marge, je n’ai pas mis mon logo, je n’ai pas compté le transport, le packaging, les frais liés au site internet, à la communication etc. C’est pour cela qu’un produit qui se veut « éthique et responsable » peut coûter trois, quatre ou cinq fois plus cher qu’un produit de fast-fashion fabriqué je ne sais où par je ne sais qui.
C’est un exemple concret d’un produit qui peut paraître cher au premier abord mais qui est traçable depuis le début. Il faut aussi faire attention car tout le monde ne peut pas mettre 40 ou 50 euros pour ce type de pièce. Je le conçois tout à fait. Par contre on peut aussi réfléchir et se dire « j’en achète moins, ou je n’achète pas le dernier Iphone mais je vais investir dans de belles pièces ». Au final, on dépense presque la même somme mais notre argent part dans des choses qui ont du sens. Je pense vraiment que l’on peut voter avec notre portefeuille. On a un véritable impact.
Effectivement, les étudiants, par exemple, ne peuvent pas toujours investir autant pour des produits de base. C’est tout à fait compréhensible et il faut arrêter les discours moralisateurs au sujet de la consommation responsable. Pourtant, la génération des actifs ou jeunes actifs peut jouer un véritable rôle. Nous sommes baignés dans la société de consommation depuis que nous sommes petits, il est donc normal de patauger un peu. Mais il est aussi possible d’apprendre à consommer moins mais mieux.
Exactement. On parlait de la création d’une marque engagée. Au-delà du lieu de fabrication et de la matière, dans notre cas nous sommes aussi obligés de respecter un cahier des charges très technique. Les sportifs et sportives ont des besoins spécifiques. Nous sommes obligés de fabriquer des vêtements respirants et performants. Dans ce sens consommer moins mais mieux peut être opportun.
« Au final, on dépense presque la même somme mais notre argent part dans des choses qui ont du sens »
D’ailleurs, sur votre site, dans la page « nos engagements » vous choisissez de positionner en numéro 1 cette idée de vêtements « performants », avant « responsables » et « locaux ». C’est un choix audacieux pour une entreprise qui se veut engagée pour la planète. Il faut préciser qu’il est difficile de trouver des vêtements de sport durables. La mode éthique « de ville » se développe et se démocratise de plus en plus. Quelles sont les difficultés que rencontre un créateur responsable dans ce domaine ?
Absolument. Il faut savoir que les matières, qui sont primordiales dans le cadre du sport, ont chacune des avantages et des inconvénients pour l’environnement. On essaye de ne pas se focaliser sur une seule matière pour justement utiliser ce panel. Certains adorent la laine mérinos par exemple. Elle ne sent pas, elle est légère, elle tient chaud en hiver et froid en été. Bref, elle a beaucoup d’avantages. Elle n’abime pas les sols. En revanche son impact carbone est très conséquent car elle vient de Nouvelle-Zélande ou d’Australie. Il faut donc parvenir à mixer. Nous réfléchissons toujours à l’utilité du produit avant de choisir la matière.
Actuellement, nous travaillons sur un short 2en1 pour les femmes. On hésite entre du polyester recyclé et des fibres naturelles qui seront nécessairement moins performantes mais plus écoresponsables. On place le curseur selon les besoins des produits et les disponibilités des matières et fournisseurs en second lieu. Aujourd’hui on commence à avoir un beau catalogue de fabricants responsables. On peut donc choisir en fonction de ce que l’on souhaite. Parfois on doit aussi développer nous-même une matière. Nous travaillons sur une polaire déperlante. La création de la matière a un véritable coût. Maintenant, nous sommes en capacité de le faire mais au départ c’est très compliqué.
Vous êtes deux co-fondateurs. Si je ne dis pas de bêtise, aucun de vous n’est formé dans le domaine du textile. Comment parvenez-vous à apprendre toutes ces notions et à faire les bons choix?
On apprend sur le tas. Je m’occupe de la partie développement des matières. Il m’a fallu du temps et je me forme au quotidien. Aujourd’hui on parvient à faire la différence entre les matières et mailles très techniques. On a beaucoup discuté avec les usines. On a pris aussi beaucoup de portes car certains fabricants n’ont pas de temps à perdre avec deux jeunes qui veulent se lancer, ce que je peux comprendre. D’autres nous ont bien expliqué les choses mais on reste en apprentissage constant et c’est aussi ce qui fait la beauté de l’entrepreneuriat.
Donc finalement, être entrepreneur c’est aussi savoir s’auto-former et apprendre à chercher les informations ?
Oui complètement. Dans tous les cas, à 24 ans si on n’apprend pas à faire tout cela, l’entreprise meurt tout de suite. Mon associé, Maugan, s’occupe de la partie logistique informatique. Au départ, il n’y connaissait pas grand-chose non plus. Puis on a développé des compétences en design, webmarketing etc. Pour l’instant, si je résume, notre travail est de faire le plus possible, le moins mal possible, jusqu’à être en capacité d’embaucher des personnes qui sauront le faire mieux que nous. Et à ce moment-là nous aurons une belle entreprise.
Il est parfois très difficile pour le consommateur de réaliser l’ampleur de la chaine de production textile et des kilomètres que les matières et vêtements peuvent parcourir. Votre entreprise est fondée sur l’aspect « local », concrètement ça signifie quoi ? Où produisez-vous ?
On a plus d’une dizaine d’usines partenaires. Si je prends l’exemple de la gamme accessoires, nos chaussettes viennent du limousin. Elles sont produites par une entreprise certifiée qui existe depuis 1948. Nos tours de cou et bandeaux sont fabriqués à Annecy. Notre fameuse polaire déperlante est tricotée au nord de Lyon. On achète pas mal de matières dans le nord de l’Italie car il y a un gros réseau de recyclage textile. Ils sont très bons là-dedans, notamment pour le travail de la maille qui reste le cœur des matières techniques. L’Italie est donc un de nos gros partenaires.
Sur la partie confection on travaille beaucoup avec le Portugal qui a un véritable savoir-faire sur la partie sportwear, swimwear etc. Ils ont de vraies compétences pour la découpe sur laser et la découpe sur collé que n’a plus la France. Globalement on travaille entre la France, l’Italie et le Portugal.
« Pour l’instant, si je résume, notre travail est de faire le plus possible, le moins mal possible, jusqu’à être en capacité d’embaucher des personnes qui sauront le faire mieux que nous »
On parle beaucoup de la « transparence » des marques, pourquoi est-ce si important pour le consommateur mais aussi pour le créateur responsable ?
C’est un sujet principal. Aucune marque ne peut être parfaite, il y a toujours des choses à améliorer. Plutôt que de le cacher et de faire croire qu’on est la meilleure entreprise du monde, il faut être clair avec ses clients. C’est comme un contrat de mariage. Le consommateur s’est assez fait tromper. Même si certaines choses ne sont pas optimales, il faut le dire pour que le consommateur achète en connaissance de cause.
Dans notre cas par exemple, il n’y a qu’une seule pièce fabriquée en Asie. Il s’agit de notre casquette. Nous sommes clairs là-dessus sur la page produit, c’est écrit. On a aussi fait un article sur le blog pour expliciter les raisons de ce choix. Après cela convient au client ou non, je le comprends totalement mais au moins nous sommes clairs et le produit est traçable. Tous nos vêtements sont décryptés pour que le consommateur puisse savoir où sont produites les matières, où est-il assemblé, brodé etc.
Il y a aussi la question des labels qui ne sont pas toujours évidents à obtenir lorsque l’on débute. Il peut y avoir une nuance entre la certification de la matière première et celle de la pièce finale. Peux-tu nous en dire un peu plus à ce sujet ?
Il existe beaucoup de labels et le consommateur peut vite avoir le sentiment d’être perdu. Il faut savoir que si on déconstruit un produit textile, il y a derrière une usine pour la matière, puis une qui assemble le fil, une autre pour coudre la pièce et on retrouve au passage des sous-traitants. Si tu veux faire certifier ton vêtement final, il faut que l’ensemble de cette chaine ait la certification. Et bien sûr, elle est payante. Par exemple, l’obtention d’un label pour un produit cela coûte entre 4000 et 5000 euros. Il y a toujours la problématique de pouvoir faire certifier nos produits ou non. En tant que jeune marque, nous nous basons donc sur les certifications de nos fabricants même si nous n’avons normalement pas le droit de communiquer dessus. On le fait quand même car on trouve ça important.
« Plutôt que de cacher ses imperfections et de faire croire qu’on est la meilleure entreprise du monde, il faut être clair avec ses clients. C’est comme un contrat de mariage »
Cela renvoie aussi à la question du fameux « made in France ». Il pose de véritables questions pour départager ceux qui fabriquent entièrement leur produit en France et ceux qui le dessine, le réalise à l’autre bout du monde et font apposer le logo final ici pour pouvoir dire que c’est un produit français. Ce n’est pas toujours très juste.
Tout à fait. Lorsque tu dis « fabriqué en France » c’est que la confection est faite en France mais tu peux faire venir tes matières d’ailleurs. Au final, la notion de « made in France » ne veut rien dire. Elle nécessite un véritable engagement de la part des marques. Je suis assez radical là-dessus. Je pense que si tu ne cherches pas à faire travailler une filière en France, plutôt que de mentir, il vaut mieux faire travailler la chaine de production sur le lieu de culture des matières. Si ton coton vient du Bengladesh, assemble le là-bas au moins ça a un peu plus de sens.
Dans notre cas, nous savons très bien qu’il est impossible, pour l’instant, d’avoir l’ensemble de la chaine logistique pour le sport en France (par exemple pour produire et assembler sur place la laine mérinos). C’est donc une carte que l’on ne joue pas du tout. On essaye de faire au plus court mais aussi au plus sensé. C’est important pour nous. Dans la même optique, je pense aux gammes « conscious » des marques de fast-fashion avec 10% de polyester recyclé, selon moi, c’est du foutage de gueule.
Il y a donc une vraie question de responsabilité de l’entreprise qui doit être soutenue par le consommateur ?
C’est aussi pour cela que l’on voit beaucoup de greenwashing. Le consommateur est noyé dans la multitude d’informations. Dans cette optique, il nous tient à cœur de pousser les choses loin, car on veut arrêter de prendre les gens pour des cons.
Si tu ne devais dire qu’une seule chose aux consommateurs pour clarifier cette démarche, ce serait quoi ?
La seule chose que je pourrais dire est que l’on vote vraiment avec son portefeuille. Chacun a un impact. On a beau dire que 99% des émissions viennent des entreprises, c’est vrai, mais il y a aussi des acheteurs derrière. J’ai moi-même des produits de grandes enseignes. J’essaye de réduire, de me tourner vers autre chose. Cela ne veut pas dire passer de tout à rien et ne se fait pas du jour au lendemain. Ça a un coût mais, sur le long terme, ça peut faire la différence.
« Dans notre cas, nous savons très bien qu’il est impossible pour l’instant de produire des matières techniques pour le sport en France. C’est donc une carte que l’on ne joue pas du tout. On essaye de faire au plus court mais aussi au plus sensé »
Il faut aussi déculpabiliser le consommateur. Tout ne repose pas non plus sur ses épaules. Très clairement, ce n’est pas parce que l’on n’est pas zéro-déchet ou que l’on n’a pas seulement des vêtements responsables que tout va mal. Il s’agit plutôt de faire de son mieux. Personne ne se lève un matin en passant du mode sur-consommateur à un modèle de perfection !
Oui, et il y a plusieurs leviers pour « faire mieux ». Certains commencent par le textile, d’autres par la cuisine. Il n’y a pas une seule règle. Et souvent, cela se fait de façon de manière imbriquée. Une chose en entraine une autre.
Tu es le premier homme à venir témoigner sur Inspiré.e.s. Je suis donc curieuse de savoir comment NOSC prend en compte le sport féminin et les femmes ?
Chez nous c’est 50/50. On n’a jamais vraiment clivé les choses. Je ne me sentais pas en accord avec l’idée de créer une marque 100% destinée aux hommes ou aux femmes. Selon moi, on a un impact sur chacun des deux sexes. Nos ambassadeurs sont des hommes et des femmes. Notre styliste est une femme. L’équipe est à parité pour l’instant mais ce n’est pas forcément un objectif ultime. Une personne reste une personne que ce soit un homme ou une femme. Je recrute selon les compétences et non pas exclusivement en fonction du sexe, même si j’y fais attention.
L’inclusion de la femme dans le sport reste primordiale pour nous. Surtout dans les sports très « machistes » comme le cyclisme. Notre ambassadrice vélo est professionnelle mais a très peu de visibilité médiatique. On vend pas mal de pièces unisexes. Pour un coupe-vent, par exemple, je ne vois pas l’intérêt de faire deux coupes différentes. En revanche, sur des produits plus spécifiques, comme les leggings ou les brassières, bien évidemment nous différencions les productions. On choisit de faire des produits sobres, avec des couleurs qui peuvent convenir à tous. Selon moi, un tee-shirt bien coupé peut s’adapter à tous. Ce n’est même pas un sujet pour nous, c’est une évidence.
« La seule chose que je pourrais dire est que l’on vote vraiment avec son portefeuille. Chacun a un impact »
Très souvent, les marques sportwear plus responsables à la mode, se limitent à l’ensemble legging-brassière. C’est bien, mais tout le monde ne peut/veut pas porter ce type de produit au quotidien.
Cela rejoint beaucoup l’image très Instagram/citadine de la sportive. On se rend compte qu’il y a une vraie cible urbaine qui ne pourra pas forcément se contenter de la brassière crop-top. Les besoins sont différents. On essaye de les prendre en compte. Notre coupe-vent par exemple peut servir en randonnée, pour courir ou pour se balader en ville.
Quelle est ta vision de la femme sportive ?
C’est la femme qui ne rentre plus dans les cases attendues. Elle vit sa vie comme elle l’entend. Elle peut être citadine, partir dans la nature le week-end, courir avec ses copines, peu importe. Je n’ai pas une vision très classique que certaines grandes marques peuvent véhiculer.
« L’inclusion de la femme dans le sport reste primordiale pour nous. Surtout dans les sports très « machistes » comme le cyclisme »
Le « féminisme » est devenu assez impopulaire. Un peu comme le stéréotype de « l’écolo ». Tout de suite, ils sont associés à des connotations péjoratives. Selon toi, quel rôle devraient jouer les hommes dans l’émancipation des sportives ?
C’est une excellente question. Je pense qu’on peut certaines fois avoir inconsciemment des réactions ou des propos un peu « limites ». Il s’agit peut-être simplement d’en prendre conscience et d’y faire attention. Il y a une véritable problématique autour du féminisme. Personnellement, j’estime ne pas faire tellement de différences au travail ou avec mes amis entre les hommes et les femmes mais je ne sais pas si j’aurais une vraie légitimé dans ce combat-là. Je ne m’y sens pas toujours à ma place.
« On peut certaines fois avoir inconsciemment des réactions ou propos un peu limites. Il s’agit peut-être simplement d’en prendre conscience et d’y faire attention. Il y a une vraie problématique autour du féminisme »
Et puis, ce n’est pas parce qu’on n’est pas activiste que l’on ne peut pas avoir des convictions et être engagé. De nos jours les hommes n’ont pas le droit de parler de féminisme. Immédiatement, on l’associe à un « combat de femmes », c’est peut-être une croyance limitante non ?
Il est clair qu’il y a un système patriarcal dans la société. Le rôle de notre génération est peut-être de le faire évoluer. Il faut mettre en avant toutes ces femmes qui entreprennent, qui font bouger les choses. Ne pas cliver les deux sexes.
« J’estime ne pas faire tellement de différences au travail ou avec mes amis entre les hommes et les femmes mais je ne sais pas si j’aurais une vraie légitimé dans ce combat-là. Je ne m’y sens pas toujours à ma place »
Pour finir, comment vois-tu l’avenir de NOSC ?
Nous avons deux gros objectifs. Le premier est d’essayer de faire du respect de la planète le sport le plus pratiqué. Cela passe par une grosse présence de la marque dans le monde du sport, surtout outdoor. Le second est de parvenir à créer une gamme écoresponsable abordable. Cela fait un moment que l’on en discute. Ça nous tient à cœur même si ce n’est pas évident. Ce serait le rêve. Bref, l’idée est de développer une vraie belle marque. Il y a des milliards de choses à imaginer.
Retrouvez le site de NOSC ici : https://www.nosc-sport.fr
Pour plus d’information sur la mode responsable rendez-vous ici: https://inspirees.org/la-mode-responsable-face-la-fast-fashion-entre-difficultes-et-necessite/